Comme dans de nombreuses bastides, elle ne trône pas au centre du village. Edifiée au XIVème siècle, à la même époque que l’érection des palissades et des tours, elle se caractérise par un robuste clocher qui participait au système défensif. Ce dernier surplombait d’ailleurs le portau (porte fermant la bastide).
Qu’elle soit dédiée à Saint-Bertrand-de-Comminges peut paraître énigmatique, sauf si on rapproche sa construction à celle de la bastide, érigée en 1339 sur ordre de Gaston II vicomte de Béarn et comte de Foix.
On peut penser que si le clocher, faisant partie du système défensif, était terminé, ce n’était pas le cas de la nef et des ses annexes. Or, Gaston II meurt en 1343, à Séville en combattant les Maures. Son fils, Gaston III, le futur et célèbre Gaston Fébus n’a que douze ans, et il est probable que sa mère l’aidera à faire ses premiers pas de suzerain, notamment en supervisant la fin des travaux à Vielleségure. La veuve-régente n’était autre qu’Aliénor de Comminges… |
L’église fait l’objet d’une reconstruction partielle au XVIIIème siècle, avant de subir une profonde restauration entre 1861 et 1870, sous l’impulsion d’Henri Arnaudat, architecte à Orthez. Les travaux de gros œuvre sont confiés à Pierre Cazamayou-Larroque, maçon à Laàs,et Michel Cazanave, charpentier à Bugnein.
Les voûtes, la charpente, la couverture, les baies et le dallage font l’objet d’une réfection globale. L’intérieur du porche est réaménagé. Au sud, la sacristie est transformée en chapelle (voir ci-dessus) et l’ajout d’une seconde chapelle au nord permet de créer un transept donnant à l’église actuelle la traditionnelle forme de croix latine. Une nouvelle sacristie est ajoutée à l’est. |
St-Bertrand-de-Comminges |
Pour parachever cette ambitieuse réalisation, les vitraux flamboyants sont signés par un jeune maître-verrier âgé de trente ans, Gustave-Pierre Dagrand, fortement implanté entre Bayonne et Bordeaux, connu aussi à Bordeaux sous le patronyme Pierre-Gustave Dagrant.
Le choix de ce jeune prodige s’avèrera judicieux car, auteur de plusieurs milliers d’œuvres dans le sud-ouest, il acquerra une renommée internationale : nommé en 1888 peintre-verrier de la basilique St-Pierre de Rome, il réalisera les vitraux de la chapelle du Grand Séminaire de Montréal.
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